Comment réconcilier nos envies de douceur et nos élans de révolte ? C’est l’été, quelque part, en bordure de la ville. Dans un square de quartier, un peu à l’abandon. Un soir comme tous les autres, ou presque. Il y a les deux amies, Adel et Frankie. Deux adolescentes, qui viennent là depuis toujours, même si elles n’ont plus vraiment l’âge de jouer au toboggan. Il y a aussi le nouveau, Aimé, un garçon tout timide qui a surgi de nulle part. Et puis il y a cette nuit, qui est peut-être la dernière : au lever du soleil, des machines arriveront pour construire, ici, un centre commercial. Le parc sera rasé, et tout disparaîtra. Ce refuge de l’enfance. Cet îlot pour rêver, loin du regard des adultes. Plus une seconde à perdre, alors : en attendant l’aurore, il faudra tout se dire, tout oser, tout inventer. Il faudra de la joie, et puis du réconfort, et même un peu d’amour. Mais surtout, il faudra une révolte. Une belle et douce révolte, avant que tout ne s’efface...
Pour leur première création commune, Gaspard Dadelsen et Anna Solomin ont souhaité s’entourer d’une cinquantaine d’adolescent·es âgé·es de 16 à 20 ans. Leurs échanges réguliers ont nourri l’écriture d’une fiction théâtrale poétique et dissidente, où s’entremêlent les doutes et les indignations d’une jeunesse en quête d’identité. Amitiés infrangibles, intimités amoureuses, déconstruction des genres, effacement des paysages : aucun thème, aucun défi ne semble résister à l’imaginaire indocile de cette génération nouvelle, qui proclame haut et fort sa marginalité, son refus d’obéir au tracé d’un monde qui lui laisse si peu de place. Gorgée de désir et de révolte, cette jeunesse incandescente amorce sa parade, son tourbillon nocturne, comme une douce sécession. Un long cri d’espoir, déchirant la nuit sourde.
Résolument destiné à tous les publics, The Soft Parade chemine entre des scènes habitées par un élan vital brut, et des moments plus mélancoliques dans lesquels, du crépuscule à l’aube, des souvenirs enfouis refont surface, des fantômes apparaissent et de nouveaux horizons se dessinent. Dans un univers visuel et sonore rempli de délicatesse, ces personnages d’ados idéalistes et rebelles, interprétés par trois acteur·ices aussi justes qu’attachant·es, creusent dans un héritage pas toujours facile à porter, et s’inventent un nouvel avenir à la hauteur de leurs rêves. Iels se livrent à une joyeuse insurrection, comme un souffle d’air vif, une ode puissante à la jeunesse d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
L’adolescence est un feu permanent, un brasier sur lequel la Cie La FACT a forgé The Soft Parade (dès 12 ans), pièce incandescente où brûle l’énergie d’une jeunesse intranquille. Parce qu’elle s’est construite en lien direct avec des jeunes de 16 à 20 ans, il s’en dégage une puissance brute.